Récits de vie
Naissance : , Beaussais, France
Decès : , Bellac, France
Bellac, France (Rue Chanzy)
Né en décembre 1935 dans les Deux-Sèvres, tu es le huitième d'une famille de treize enfants. Famille peu argentée, tu t'es éveillé dans une vie dépouillée mais riche d'entourage, de voisinage et de camaraderie. C'est ainsi que nous entendrons parler de tes frères et sœurs, de Gustave Disko, ton ami de toujours.
Cette vie à la Garzelle avec ses difficultés et ses petits bonheurs simples, que tu as su si bien nous faire partager dans ta chronique, a ouvert ton esprit de partage et ton amour pour la beauté de la nature.
Studieux, avec ta tante Suzanne, tu apprends vite à lire. Curieux, assoiffé d'apprendre, tu dois néanmoins arrêter tes études très tôt, trop tôt, pour aider aux travaux de la ferme et participer comme tes frères et sœurs à la survie d'une famille si nombreuse. Ce sera là une déception que tu compenseras beaucoup plus tard en prenant des cours d'horticulture, et poussant tes enfants aux études.
Vient l'époque de la J.O.C., grâce au père Gacq, te voilà jardinier à l'institution des muettes et aveugles de Larnay dans la Vienne.
C'est aussi le moment de ta rencontre avec Denise, ton grand amour.
Puis c'est l'heure du service militaire, l'expérience douloureuse de la guerre en Algérie, tandis que de nouvelles amitiés, solides, se tissent : Marius Garonzi et son bel accent chaleureux du sud, René le breton... Et tous les autres...
A ton retour, tu te marie, juste avant le 1er avril, certes tu es farceur, mais non ce n'était pas un poisson ! C'était pour de bon !
Tu découvres la famille Griffon, les tontons, beau-frère et cousines vendéens, si riches de leurs expériences missionnaires et qui vont tellement nous manquer.
Arrivent tes quatre enfants Anne-Marie, Marie-Claire, François et Stéphane.
Avec Denise, tu auras à cœur de leur faire découvrir la beauté du monde et les richesses de la France, c'est l'heure des voyages en 2 CV, ta première voiture : direction Ménil Flin, Dunkerque, Vannes, Revel, Saint-Jean-de-Monts...
Tous les ans une nouvelle direction. Pour tes enfants le plan de route à établir, au retour le résumé écrit des aventures dix pages et sans fautes si possible ! Sinon gare aux règles d'orthographe à recopier.
Dans cette soif de faire découvrir et de transmettre tu n'auras de cesse de pousser tes enfants à apprendre, dans toutes les situations : à table ce sont les jeux avec les départements, les capitales, l'été c'est la découverte des constellations, à l'hôtel « la belle étoile », sous les bouleaux des Bournalières, ... Et tant pis pour la peur du loup ! ....
Jamais tu ne diras à tes enfants ta satisfaction de les voir évoluer, pour qu'ils continuent à apprendre, toujours apprendre ... et pourtant, comme tu as été fier d'eux.
Les années 1970/80 c'est Salies-de-Béarn : la découverte des Pyrénées. Là, tu deviens montagnard dans l'âme, tu en explores la flore en compagnie de ton mentor : Marcel Saule (éminant botaniste et professeur des collèges). En sa compagnie, les randonnées n'ont pas seulement qu'un but sportif. Passionné, tu herborises sur la chaîne pyrénéenne d'ouest en est profitant de rencontres toujours enrichissantes. Albert Pierre, Jean Vivan et Georges Dupias feront partie de ses temps forts. Cette flamme montagnarde, tu vas la communiquer surtout à tes deux garçons et plus tard à ton ami Fernand Lépine. Dans le même temps, tu te mets aussi à la photographie et peaufines tes talents d'artiste grâce au tonton Gilbert qui t'offre tes premiers appareils.
Les années 90, c'est le retour aux origines et tu déménages à Bellac où tu souhaites finir ta carrière.
Dans toutes les villes tu vas laisser des traces de ton génie créatif : Les jardins de Blossac à Poitiers, le square des thermes à Salies-de-Béarn, ton œuvre finale : l'aménagement des rives du Vincou à Bellac.
La retraite en Limousin, ce sont les longues balades à vélo, la cueillette des champignons, des mûres. Les randonnées avec tes amis du groupe de marche que tu fais rire avec tes farces.
Avec mamie Denise, tu partages de bons moments avec tes petits enfants ; les parties de cache-cache dans les couloirs. Tous ils connaissent les joies des jeux autour du lac de Saint-Pardoux, les monts de Bond et l'inévitable grimpette des rochers de Breuillaufa.
Tu développes d'autres passions, le chant avec la chorale Diapason, l'écriture : tu publies «la Garzelle», chronique de ton enfance magnifiquement illustrée par ton ami Francis Tardif, le récit de tes randonnées dans les Pyrénées, celui de ton vécu au service militaire.
Avec ce caractère exigeant et entier qui était le tien, tu as une belle vie, riche d'expériences, de partages et tu en étais heureux.
Malheureusement la maladie est arrivée, insidieusement. Courageusement tu as tenté de ne pas lui laisser de place.
Tout a été si vite que ton départ si rapide, nous laisse encore tous surpris. Mais nous avons bien conscience qu'il s'agissait là seulement d'un dernier cadeau, nous laissant riches de tout ce que tu nous a apporté à nous tous ici réunis.
MERCI PAPA.